Tranches de vie

           

      Une vie dans le noir  

Une vie dans le noir,    

Une vie sans y voir,                                      

Ça vous change le regard.                 

Qu’importe l’heure d’hiver, 

Qu’importe l’heure d’été.

 

Chaque jour c’est le soir                  

Et des jours certains soirs     

Il fait encore plus noir           

Quand le froid de l’hiver                  

S’en vient chasser l’été.                                           

 

Une vie dans le noir,

Il faut la voir pour y croire.                           

Une vie sans miroir                                          

Sans pouvoir admirer

La femme que l’on est.

 

Une vie dans le noir

Où on nourrit l’espoir

Qu’un homme viendra vous voir

Pour vous faire oublier

Ce que la vie vous a fait.

 

Une vie dans le noir

Où pour garder l’espoir

On s’invente des histoires

Car on voudrait refaire

Son petit jardin secret.

 

Chaque jour c’est le soir

Même le ciel est tout noir

Car il vient de pleuvoir

Des larmes de colère

Qu’on ne peut  pas sécher.

 

Une vie dans le noir

Que raconte cette histoire

Alors qu’il se fait tard;               

Le soleil s’est couché,

Pour ne pas y penser.

 

Une vie dans le noir

Derrière des lunettes noires

Où se reflète mon regard

Mais comment lui prêter 

Pour qu’elle puisse s’admirer ?

 

 

     Aimer la vie à mort 

          Ils savaient tous les deux

          Que ça finirait ainsi.

          Alors, ils ont fermé les yeux

          Et puis ils ont souri.

          Ils ont souri à la vie

          Comme pour lui demander

          Quelques années de sursis.

 

          Ils s’aimaient tous les deux

          Mais la vie est ainsi.

          Un jour elle a fermé les yeux

          Et puis elle est partie.

          Il avait fait un pari :

          Il lui avait demandé

          Sa main pour la vie.

 

          Ils souriaient tous les deux

          C’était l’après-midi.

          On lisait dans leurs yeux,

          Le bonheur d’être unis.

          Elle venait de dire oui.

          Le bouquet qu’elle tenait

          Sentait si bon la vie.

 

           Mais dis-moi mon Dieu,

           Pourquoi ça doit finir ainsi?

           Vas-tu enfin ouvrir les yeux.

           Elle aimait à mort la vie.

           Elle ne demandait qu’un sursis

           Comme une condamnée

           Mais tu n’as rien compris.

 

 

      Pétunia             

            Au rendez-vous des chineurs,

            Elle vendait du bonheur,

            Du rêve d’un ailleurs,

            Hérité du passé.

            Elle n’y connaissait rien

            Mais elle en parlait si bien

            Que je me suis pris au jeu

            Tout en rêvant à nous deux.

 

            Il brillait dans ses yeux,

            Cette lueur d’espoir,

            Des gens qui voudraient croire

            Que la vie est un présent

            Mais un peu plus tard,

            J’ai perçu du désespoir

            Dans le cœur d’une fille

            Prisonnière de son histoire.

 

            Serait-ce un pur hasard,

            Si un jour sur une foire,

            Nos routes se sont croisées,

            Le temps de nous enlacer ?

            Quelques années d’écart,

            C’est ce qui lui plaisait.

            Elle pouvait feindre d’aimer,

            Sans vraiment s’engager.

 

            Sa peur de décevoir

            L’empêchait de bien y voir

            Et quand quelqu’un l’aimait,

            Elle semblait ne pas y croire.

            Elle était le contraire

            D’une fille sans histoire.

            Elle avait su me plaire,

            Elle n’était pas ordinaire.

 

            Au rendez-vous  du bonheur,

            J’ai eu un coup de cœur

            Pour une fille au surnom

            Emprunté à une fleur

            Qui n’avait pas appris

            À s’ouvrir à la vie

            Et qui s’est refermée

            Pour qu’un jour je l’oublie.